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La balançoire
21 août 2018

Une absence de choix clair en matière de financement qui paupérise les universités et réduit leur attractivité

Les pays qui consacrent le plus de moyens à l’enseignement supérieur, à la fois en part du PIB et par étudiant, peuvent être classés en deux catégories. D’un côté, ceux qui, comme les États-Unis, le Japon, l’Australie ou le Canada s’appuient non seulement sur des financements publics, mais également sur des financements privés, en particulier pour les droits d’inscription. De l’autre côté, les pays qui, tels la Finlande, le Danemark ou la Suède, financent leur système en très grande partie, voire exclusivement, par des fonds publics, et y consacrent des moyens importants (1,5 % du PIB au Danemark, 1,7 % en Finlande, 1,5 % en Suède). L’écart entre les moyens consacrés à l’enseignement supérieur en France (1,1 % du PIB, dépense par étudiant inférieure de 11 % par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE) et dans les pays qui y consacrent le plus de moyens (États-Unis, Suède, Danemark) résulte de l’absence de choix clair entre ces deux stratégies. La France a en effet opté pour un financement essentiellement public, en plafonnant à un niveau très faible les droits d’inscription par rapport aux coûts de scolarité. Elle n’est pas seule à avoir fait ce choix en Europe, l’Allemagne, le Danemark, la Finlande, la Suède ou l’Italie ayant – entre autres – également un financement largement public. Mais, contrairement à ceux qui ont su donner la priorité à la dépense publique d’enseignement supé- rieur, notre pays s’est, comme l’Allemagne ou l’Italie, arrêté au milieu du gué. La mobilisation des financements privés a été laissée de côté, et, dans le même temps, les financements publics n’ont pas fait l’objet d’une augmentation significative ces 20 dernières années. Alors que la France atteignait le niveau de développement qui rendait l’investissement dans l’enseignement supérieur économiquement plus nécessaire que celui dans le primaire et le secondaire, le choix a en effet été fait de maintenir l’accent sur ces deux derniers secteurs, qui ont connu une augmentation de la dépense annuelle par élève largement supérieure (+95 % pour le primaire et +74 % pour le secondaire, contre +22 % pour le supérieur).

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